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Septembre est une douceur à peine amère. Une nostalgie naissante qui ne dit pas son nom, et qui se déploie dans l'espoir d'une année nouvelle pourtant déjà acheminée vers sa terminaison.


La respiration de la nature se fait plus lente, la lumière est une dernière explosion, une ultime tentative d'irradiation, mais chaque jour choit le ciel plus tôt que celui de la veille. 


Septembre est un au-revoir prononcé du bout des lèvres. Il est l'été qui sans rien dire s'humecte dans les bois et les prairies, et qui jusque dans les villes charge l'air de couleurs plus vertes et plus liquides.


Septembre est une indécision sans interrogation. Il passe. D'une étrange majesté, qui est celle de celui qui sait qu'il passe. D'une étrange humilité, qui est celle des passions d'août qui tournent à la tendresse.


Septembre est une ivresse qui ne s'est pas encore tout-à-fait évaporée et qui nous laisse chancelant, l'esprit rêveur, le corps bruni de juillet brûlant encore aux derniers midis, et frissonnant aux soirs sous des ombres plus fraîches. 


Celui qui traverse septembre le traverse dans l'aveuglement de mois d'envoûtements, de mois d'hypnose. Et ce n'est qu'à l'éclipse souriante d'octobre qu'il saura que tout cela n'était que la belle et sereine dégénérescence des choses qui sont. Des choses qui vont, passent, ne sont que pour passer.

Et finissent un jour dans la tiédeur de la terre d'automne.

septembre 2014

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